Mon arrivée au Maroc s'est faite le 24 août dernier, jour de mon anniversaire. Il est clair que fêter son anniversaire avec la famille et les amis au lieu de personnes que l'on vient de rencontrer peut paraître mieux. Pourtant, mon arrivée au Maroc restera un souvenir mémorable tant elle a été voulue (je vous expliquerai dans quelques instants le petit périple que cela a été) et crainte en même temps.
Venir au Maroc était pour moi une meilleure manière de découvrir un pays culturellement et historiquement différent du mien. C'est l'occasion de s'immerger dans un pays très ancien, fait de complexités et pourtant fascinant, un pays totalement différent de ce que j'ai pu connaître jusqu'à présent. Ayant vécu dans un petit village français et sur ma petite île guadeloupéenne, le rapport avec le Maroc et même les maghrébins a été très minime. Quand j'ai commencé à apprendre l'arabe il y a bientôt deux ans, je me suis tout de suite rendu compte que l'apprentissage de la langue devrait se faire par la découverte d'un pays arabophone. Seulement aller aux Etats-Unis parce que l'on veut perfectionner son anglais et partir au Maroc, même pour un seul semestre d'échange sont deux choses totalement différentes! J'ai d'abord voulu aller au Liban (et le veux toujours d'ailleurs!) puis me suis dit que partir dans un pays arabophone-anglophone pourrait être sympa. C'est finalement le Maroc -et pratiquement à la dernière minute- que j'ai choisi, non seulement parce que ce pays me fascine mais aussi car l'université Al Akhwayan (seule université partenaire de Sciences Po au Maroc) est basée sur le modèle d'éducation américain et que bah au Maroc on parle quand même majoritairement français! :-)
Me voici donc dans l'avion après avoir très peu dormi (3-4 heures pas plus), pris un bus à 7h du matin pendant une heure, pris un avion d'une heure également et m'être trompée de direction à l'Orly Val entre Orly Ouest et Orly Sud. Ca m'a fait tout bizarre de ne pas aller au comptoir 'Air Caraïbes' mais à celui de 'Royal Air Maroc'. Déjà j'ai commencé à sentir des regards, peut-être était-ce la fatigue? Et puis la porte d'embarquement pour l'avion était inexistante. Il a fallu aller dehors et marcher assez longtemps pour trouver l'avion. Les marocains seraient-ils des personnes de seconde classe? Là, dans l'avion (un Boeing 737 et non pas un Airbus comme j'ai l'habitude de le voir), je commence à inspecter tout autour de moi. Oui oui je suis bien au bon endroit, la musique marocaine à fond est là pour me le rappeler. L'avion a l'air pas mal vu de l'extérieur, de l'intérieur j'ai un peu peur. D'ailleurs c'est à ce moment-là que mon premier réflexe arrive:
L'avion un peu pourri... |
Le voyage s'est finalement très bien passé et surtout grâce à mon compagnon de vol, Hamza, un marocain qui rentrait au Bled. On a d'ailleurs beaucoup parlé du Maroc, de l'arabe (il enseigne l'arabe littéraire d'après ce que j'ai compris) et de la magie du pays. Même si ma seule envie était de m'endormir, j'apprécie vraiment la conversation que j'ai eue avec mon compagnon de route. J'étais d'ailleurs bien contente de l'entendre parler en arabe au 'porteur' de bagage à l'aéroport ne parlant pas un mot de français sauf peut-être "2 euros!". Après avoir retrouvé des filles américaines venant à Ifrane étant sur le même vol que moi et après avoir bien attendu à l'aéroport qu'une des étudiantes retrouvent ses bagages, en route pour Ifrane!
Vue d'en haut... |
Premier arrêt à la gare de Fès-Saiss. Premier contact avec la population: des petits taxis rouges qui vont amènent partout dans les limites de la ville (à l'opposé des grands taxis voyant entre les villes), des gens de partout et un jeune voulant nous vendre à tout prix des cigarettes. J'ai très chaud et ai très hâte d'arriver. Manque de pot il faudra attendre plus de 4 heures! Entre les arrêts fréquents de nos accompagnateurs, les voitures, la chaleur ce n'est qu'en début de soirée que nous arrivons à Ifrane. Là chacun va dans sa chambre universitaire dans des 'dorms' (résidences) censées être strictement ségrégées entre sexe. Manque de pot encore pour moi! Mon bâtiment est non seulement en pleine construction avec des ouvriers pour m'accueillir mais en plus messieurs ont pris leurs quartiers dans ma chambre, laissant au passage une tonne de poussière! Pas super sympa l'accueil, surtout lorsque vous habitez au rez-de-chaussée, lorsque vous êtes une pauvre petite française pommée qui ne parle pas l'arabe et encore moins le Darija (dialecte marocain) et qu'il n'y a pratiquement personne à part vous (et les ouvriers!) dans l'immeuble. J'peux vous dire avec quelle bravoure j'ai passé ma première nuit dans ma grande chambre sans coloc' où l'une des portes principales ne se fermait pas à clé! Une des étudiantes m'a d'ailleurs réveillé en pleine nuit (4 hrs du matin pour être plus précise) en collant une feuille à mon mur. Vous imaginez bien ma tête en pensant que quelqu'un voulait entrer dans la chambre!
Gare de Fès |
Sur la route... |
Bon je vais m'arrêter là pour le moment. En espérant que la lecture à été bonne. There's more to come!!
Mosquée sur le campus |
-Ingrid
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire