jeudi 13 septembre 2012

Voyage à Rabat et ballade à cheval: Life can be so good in Morocco! :)

Bonjour, bonjour,

Il est grand temps de vous donner des nouvelles de mon séjour au Maroc. Tout d'abord, tout va très bien même si, étant dans un pays arabe qui bien sûr a été outré par le film à l'encontre du Prophète, les manifestations touchent Casablanca. Ici à Ifrane, tout est calme et je ne regrette absolument pas d'avoir choisi cette ville aussi calme au milieu de la forêt.

Voilà pourquoi!

Une promenade à cheval impromptue dans les abords d'Ifrane...

Je commence par cette promenade même si elle est plus récente que mon weekend à Rabat car je n'en reviens toujours pas. Je tiens à préciser qu'elle n'était absolument pas prévue, qu'elle s'est faite entre deux cours et que notre ami Amed qui nous a emmenées l'a décrite auparavant comme un 'arbre avec des singes'... ???? Pas vraiment sûre de vouloir y aller. Ce qui m'intéressait plus à cette heure-ci était mon estomac (15h de l'aprèm et je n'ai toujours pas mangé). Après avoir mangé un énorme sandwich à la marocaine (le pain bien trop petit pour la garniture et de bons morceaux de dinde) nous -Amed le marocain, Soleine la française, Kadir le turc et moi- voici en route pour voir l'arbre à singes. A peine avons-nous garé la voiture que des hommes nous font monter à cheval. Alors juste pour que vous le sachiez, je ne suis jamais monté à cheval (juste un poney quand j'étais très petite) et je ne suis pas un modèle de bravoure non plus. C'est à ne plus rien comprendre surtout que l'équipement du cheval est très précaire et que je suis en ballerines ne m'imaginant absolument pas faire du cheval! Azziz, mon accompagnateur a été très gentil, il a bien sûr guidé le cheval, ponctuant la ballade par des 'Ziit' qui veut dire 'plus vite' en marocain, un synonyme de 'yalla'. J'ai bien sûr protesté autant que je pouvais mais finalement la magie de la ballade à cheval s'est opérée et je ne voulais plus descendre de mon cheval 'moujahiddin' (que j'ai baptisé 'coco' parce que c'était plus facile). Etre à cheval est une sensation magnifique qui vaut la peine d'être vécue. On se sent au plus près des autres animaux, en communion avec la nature. Bon il est vrai que c'est très impressionnant mais il y a un sentiment de liberté qui se dégage lorsque l'on monte à cheval c'est incroyable! Les paysages étaient, quant à eux, sublimes! Je me suis sentie toute petite face à l'immensité du paysage. Un vrai moment de bonheur. Ahh oui j'oubliais les singes! Le plus important! Du coup vu que je ne voulais pas descendre du cheval je n'ai pas pu leur donner des cacahuètes. Ils étaient si mignons pourtant. Après vérification, ce sont des macaques berbères que nous avons vus. Le seul macaque sauvage en Afrique. On le trouve au Maroc et en Algérie (http://fr.wikipedia.org/wiki/Macaque_berb%C3%A8re). Cette espèce est malheureusement en danger...


Un weekend dans la capitale marocaine...

Oui je parle bien de 'capitale marocaine' car l'inculte que je suis ne savait pas que Rabat était la capitale du Maroc!! Après notre petite escapade d'une journée à Fès j'avais hâte de partir pendant le weekend dans une autre ville. Au début nous pensions aller à Marrakech mais la distance (7 heures de route) nous (enfin surtout moi!) en a très vite dissuadée. Rabat (الرباط) est donc la capitale du Maroc. Sur notre chemin nous avons pu apercevoir le palais bien gardé du roi Mohammed VI. Amed nous a fait d'ailleurs remarqué que les gardes sont postés à deux, l'un portant une tenue noire, l'autre blanche. Apparemment les deux sont censés parler une langue différente et ne pas se comprendre pour éviter tout complot. Les deux langues différentes sont vraisemblablement berbère et arabe.  C'est une ville donc, ce qui n'a rien avoir avec ce que j'ai été habituée à Ifrane, vibrante avec des lumières partout ce qui nous a fait pensé à celles que l'on retrouve dans les villes pendant la période de Noël. D'ailleurs, nous avons eu la chance de séjourner au coeur de la ville, à Agdal, dans un appartement particulier loué pour l'occasion, l'équivalent d'une chambre d'hôte en France. Grande ville oblige, la pollution et la saleté dans certains endroits sont de mise... La différence a été totale avec Ifrane où on se sent pratiquement pas de pollution et absolument pas sur le campus.


Coucher de soleil sur la route de Rabat




Le cercueil de sa Majesté Mohammed V, père de Hassan II



Dream Team


La première nuit a constitué à débattre sur le partage des lits (2 lits pour 5 personnes, pas pratique du tout haha!), s'alimenter (Taylor, un américain d'origine japonaise nous accompagnant, nous avons opté pour un succulent restau asiatique), rencontrer d'autres élèves de l'université et DORMIR! Enfin je dis dormir mais bon toujours pas facile avec autant de personnes pour si peu de lits. Les autres élèves, eux, étaient dans un hôtel que je considère comme un 3 ou 4 étoiles voire plus pour seulement 200 dirhams la nuit (environ 20-21€ la nuit!). On réfléchira à deux fois la prochaine fois avant de prendre un appart. Ceci-dit ce dernier était très spacieux, bien décoré et bien arrangé. Ca sert d'avoir un ami marocain pour vous aider!

Le lendemain nous sommes allés en ville petit-déjeuner au bord de la rivière Bouregreg. Un vrai petit-déjeuner (Ftor ou فتور ) marocain pour moi: hercha (sorte de galette de maïs), méloui (l'équivalent marocain du crêpe mais à plusieurs couches), thé à la menthe et jus d'orange pressé. Une petite ballade en bateau est venue ponctuée cette belle matinée. Nous avons ensuite visité les 'oudayas' un petit quartier fortifié dans la vielle ville de Rabat. Là nous avons découvert une petite ruelle avec une multitude de  petits commerçants vendant des tableaux, des huiles essentielles, des cartes postales, des souvenirs.. A la fin nous avons pu admiré une magnifique vue sur la plage de Rabat. Elle aurait été d'autant plus belle si elle n'était pas aussi polluée par les déchets que les gens laissent. On a l'impression que c'est un élément récurrent au Maroc. Les gens jettent comme ça dans les rues sans vraiment se soucier. Peut-être y a-t-il un travail sur la mentalité des gens à faire? Les consommateurs que nous sommes avaient hâte de pouvoir acheter des produits de
Photo avec un garde du tombeau 

'première nécessité', c'est-à-dire tout ce que vous pouvez trouver dans un centre commercial et que vous ne pouvez trouver à Ifrane car les seuls commerces qu'il y a sont les restaus et le marché! Nous avons pu nous ravitailler en matériel scolaire, vêtements de sports, maillot de bain (je n'en ai pas ramené) et autres au centre commercial Marjane, l'équivalent de Carrefour en France. Ensuite, direction la playa! Outre le fait que la plage n'était pas aussi belle et aussi propre que les magnifiques plages de Guadeloupe (bah oui!) se baigner à la plage au mois de septembre c'est vraiment super. Bon il a fallu passer outre les regards des gens car non seulement nous avons dû nous changer sur la plage (chose que je ne fais jamais habituellement) mais mes copines portaient des maillots de bain 2 pièces, chose qui est décidément très rare ici. On pouvait d'ailleurs compter sur les doigts de la main les femmes se baignant. Peu importe, nous nous sommes bien amusés et cela reste un souvenir très mémorable!

'Dieu, la patrie, le roi', la devise du Maroc (ou le panneau hollywoodien à la marocaine :) )
Le soir nous avons eu l'occasion de goûter un peu à la vie de nuit trépidante de Rabat dans un bar très européen-américain. Nous nous sommes faits interpellés par un groupe d'américains pensions que nous l'étions. Retour à l'appart pour un film (l'Effet Papillon que je conseille aux amoureux de la science-fiction, existentialistes et autres mais que je n'ai pas aimé perso) et dodo. C'est donc dimanche en début d'aprèm que nous sommes partis après un petit arrêt devant une chellah (un magnifique jardin dont nous avons pu voir que la muraille le protégeant). Un weekend tout à fait réussi! Prochain départ Chefchaouen ou Tanger, c'est à voir. Car voyager, même au Maroc, nécessite quand même un budget, ce qui est difficile pour un étudiant. Il est sûr que rester à Al Akhawayn pendant 4 mois sans voyager serait vraiment difficile. Mais je ne m'en plains pas, la vie est décidément belle au Maroc. :) 
Al-Souq (le marché)


dimanche 2 septembre 2012

Déjà une semaine à Ifrane...

Voilà déjà une semaine que je suis à Ifrane (l'idée n'est pas bien sûre de faire un décompte, hein!)!
Cette semaine s'est écoulée relativement vite et en même temps tant de choses se sont déjà passées. Je me sens de plus en plus à l'aise sur le campus même si en dehors ce n'est pas trop ça (surtout pour une fille) mais je vous expliquerai ça plus tard. Il y a quelques têtes qui me semblent déjà familières... Mais j'espère avoir encore plus de contact avec les étudiants marocains ici.
Mon weekend s'est bien passé. Hier, samedi, nous, étudiants étrangers, et quelques marocains avons décidé d'aller à Fès. C'était l'occasion de découvrir une ville dont je n'avais vue que l'aéroport et la gare. Aller à Fès demande de la préparation même en n'étant qu'à une heure d'Ifrane. Il faut déjà prendre un petit taxi pour aller à la gare de grands taxis d'Ifrane. Certains souriront peut-être au nom des taxis mais en fait ces noms montrent une certaine simplicité et pourtant le bon fonctionnement des taxis marocains. Les petits taxis pour les trajets à l'intérieur d'une ville, les grands taxis pour les trajets extra-urbains. Et chaque ville a des couleurs différentes pour les taxis. Ceux à Ifrane sont rouges par exemple, verts pour Fès. Bon en réalité les grands taxis sont des voitures un peu plus grandes pouvant quand même accueillir 6 passagers (2 à l'avant). Ah oui n'essayez pas d'attacher vos ceintures, elles sont carrément inexistantes! Une de mes copines m'a raconté qu'un chauffeur de taxi s'est carrément moqué d'elle quand elle a voulu attacher sa ceinture -qui pourtant existait dans ce cas-là-! Alors vous pouvez imaginer ma tête, moi ayant assez peur sur la route, quand nous roulions sur les routes étroites en dépassant les voitures sans clignotant et sans ceinture! haha Et puis les gens traversent un peu comme ils veulent -moi incluse, faut bien s'adapter non?-. Pourtant tout se passe bien. Le système se régule de lui-même.
La bibli d'Ifrane.
Marouane, en mode "le Marocain normal" lol
Sur la route de Fès
Arrivées à Fès, nous, 8 filles venant des Etats-Unis et de la France à la tête et au style vestimentaire pas franchement marocain, nous nous engageons dans la ville ou Medina (مدينة) dans l'une des portes de la ville, Bab Boulejad. Déjà des guides nous montrant leurs badges nous proposent des tours de la ville. Après mûres réflexions et voyant que nous étions des filles, et pour le coup pas du tout passe-partout, nous acceptons la visite bilingue d'Azziz. Ah oui parce que je dois souligner qu'être une fille étrangère et encore plus dite de l'Ouest, touriste ce n'est souvent super! Entre les sifflements, les 't'es belle' ou 'ça va les gazelles' vous vous en sortez pas. Pour le moment ça reste bon enfant mais je suppose que dans une grande ville comme Marrakech tout doit être différent! Je suis quand même relativement contente de me retrouver dans une petite ville comme Ifrane, en plus au coeur des Montagnes Atlas où la culture berbère est si présente. D'ailleurs, notre chauffeur de taxi, Ahmed, est berbère et nous explique que 70% de la population dans cette région l'est aussi. Je m'empresse de lui poser des questions et il m'explique que ce peuple était présent au Maroc avant même l'arrivée des arabes, que les traditions, notamment lors du mariage, sont primordiales.



Ecole coranique servant aussi  de mosquée



Les 8 filles de choc! (+2 allemandes rencontrées sur le chemin)


Le tour de la ville de Fès était vraiment super! Azziz ne s'est pas privé pour nous donner un tour très complet avec une école coranique, le souk où on trouve de tout: des poulets encore vivants, aux pâtisseries, viande découpée en morceau qui d'ailleurs me fait douter des conditions d'hygiène de la nourriture vendue là-bas, des chaussures, des produits alimentaires, des "bwanbwann" (trucs en tout genre) comme on dit en Guadeloupe lol A l'effervescence et l'extrême chaleur du souk j'ai préféré le calme et la fraîcheur des grands bâtiments abritant des ryads ou résidences. Ces résidences, magnifiques, ne laissent rien paraître de l'extérieur. Mais en jetant un oeil on peut voir de magnifiques fontaines, des mosaïques.... Il y a aussi des quartiers plus pauvres. Les mères envoient leurs enfants faire cuire le pain chez le boulanger-pâtissier étant le seul à disposer d'un grand four. Nous visitons aussi le centre-ville, les routes animées par quelques ânes transportant des marchandises, seuls à pouvoir vraiment pénétrer la Médina. Le guide nous explique que traditionnellement les personnes hurlaient 'Belek Belek' signifiant 'attention!' à chacun de leur passage. Là j'ai eu un peu de peine de voir ces ânes attachés sous le soleil brûlant, sans eau avec leurs marchandises.


Azziz nous a aussi mené à la tannerie où le cuir, matière-phare au Maroc, voit le jour. L'odeur vous met dans l'ambiance: pour avoir votre belle veste en cuir vous devez commencer par le début! Les hôtes nous donnent donc des feuilles de menthe pour l'odeur: un mélange de cabri et de fientes de pigeons. On nous explique d'ailleurs que les fientes de pigeons, possédant un composant chimique proche de l'ammoniaque, ont été utilisées depuis des siècles pour faciliter le retrait des poils sur la peau des bêtes. Les peaux sont donc lavées avec ce mélange de fientes de pigeons et de citron puis colorées dans d'autres crevasses. Indigo, noir, marron et même jaune sont des couleurs utilisées. La dernière est d'ailleurs produite à partir du safran. Abasourdies par le soleil et exténuées, nous demandons à Azziz de nous diriger vers un restau, de préférence un ne nous donnant pas une indigestion -des étudiants en ayant déjà fait l'expérience!-. Là encore, Azziz se surpasse, il nous emmène dans un somptueux restaurant, une ancienne maison apparemment. Le repas, l'un des meilleurs repas marocain que j'ai eus depuis que je suis ici! Déjà l'entrée (voir photo) puis le poulet aux amandes et pour finir des fruits de saison. Ah oui que serait-ce un repas marocain sans le traditionnel thé à la menthe à la fin? Magnifique! Remplies comme des oies (plus trop sûre de mes expressions françaises! haha) nous
La tannerie

décidons qu'il est temps de revenir sur nos pas. Allez on appelle Ahmed et on retourne au souk. Toutes seules, l'ambiance est différente les marchands commencent déjà à être beaucoup plus pressants. Au final je n'ai acheté qu'un petit guide sur le dialecte marocain et de l'huile d'Argan avec du jasmin. Sage Ingrid, hein?

Dans le restaurant...


Ma petite semaine à Ifrane se résume peut-être en un mot: dépaysement. Non pas que cela soit négatif ou autre. Je suis juste dépaysée et pour le moment ça me plait relativement bien :)

Ingrid