dimanche 2 septembre 2012

Déjà une semaine à Ifrane...

Voilà déjà une semaine que je suis à Ifrane (l'idée n'est pas bien sûre de faire un décompte, hein!)!
Cette semaine s'est écoulée relativement vite et en même temps tant de choses se sont déjà passées. Je me sens de plus en plus à l'aise sur le campus même si en dehors ce n'est pas trop ça (surtout pour une fille) mais je vous expliquerai ça plus tard. Il y a quelques têtes qui me semblent déjà familières... Mais j'espère avoir encore plus de contact avec les étudiants marocains ici.
Mon weekend s'est bien passé. Hier, samedi, nous, étudiants étrangers, et quelques marocains avons décidé d'aller à Fès. C'était l'occasion de découvrir une ville dont je n'avais vue que l'aéroport et la gare. Aller à Fès demande de la préparation même en n'étant qu'à une heure d'Ifrane. Il faut déjà prendre un petit taxi pour aller à la gare de grands taxis d'Ifrane. Certains souriront peut-être au nom des taxis mais en fait ces noms montrent une certaine simplicité et pourtant le bon fonctionnement des taxis marocains. Les petits taxis pour les trajets à l'intérieur d'une ville, les grands taxis pour les trajets extra-urbains. Et chaque ville a des couleurs différentes pour les taxis. Ceux à Ifrane sont rouges par exemple, verts pour Fès. Bon en réalité les grands taxis sont des voitures un peu plus grandes pouvant quand même accueillir 6 passagers (2 à l'avant). Ah oui n'essayez pas d'attacher vos ceintures, elles sont carrément inexistantes! Une de mes copines m'a raconté qu'un chauffeur de taxi s'est carrément moqué d'elle quand elle a voulu attacher sa ceinture -qui pourtant existait dans ce cas-là-! Alors vous pouvez imaginer ma tête, moi ayant assez peur sur la route, quand nous roulions sur les routes étroites en dépassant les voitures sans clignotant et sans ceinture! haha Et puis les gens traversent un peu comme ils veulent -moi incluse, faut bien s'adapter non?-. Pourtant tout se passe bien. Le système se régule de lui-même.
La bibli d'Ifrane.
Marouane, en mode "le Marocain normal" lol
Sur la route de Fès
Arrivées à Fès, nous, 8 filles venant des Etats-Unis et de la France à la tête et au style vestimentaire pas franchement marocain, nous nous engageons dans la ville ou Medina (مدينة) dans l'une des portes de la ville, Bab Boulejad. Déjà des guides nous montrant leurs badges nous proposent des tours de la ville. Après mûres réflexions et voyant que nous étions des filles, et pour le coup pas du tout passe-partout, nous acceptons la visite bilingue d'Azziz. Ah oui parce que je dois souligner qu'être une fille étrangère et encore plus dite de l'Ouest, touriste ce n'est souvent super! Entre les sifflements, les 't'es belle' ou 'ça va les gazelles' vous vous en sortez pas. Pour le moment ça reste bon enfant mais je suppose que dans une grande ville comme Marrakech tout doit être différent! Je suis quand même relativement contente de me retrouver dans une petite ville comme Ifrane, en plus au coeur des Montagnes Atlas où la culture berbère est si présente. D'ailleurs, notre chauffeur de taxi, Ahmed, est berbère et nous explique que 70% de la population dans cette région l'est aussi. Je m'empresse de lui poser des questions et il m'explique que ce peuple était présent au Maroc avant même l'arrivée des arabes, que les traditions, notamment lors du mariage, sont primordiales.



Ecole coranique servant aussi  de mosquée



Les 8 filles de choc! (+2 allemandes rencontrées sur le chemin)


Le tour de la ville de Fès était vraiment super! Azziz ne s'est pas privé pour nous donner un tour très complet avec une école coranique, le souk où on trouve de tout: des poulets encore vivants, aux pâtisseries, viande découpée en morceau qui d'ailleurs me fait douter des conditions d'hygiène de la nourriture vendue là-bas, des chaussures, des produits alimentaires, des "bwanbwann" (trucs en tout genre) comme on dit en Guadeloupe lol A l'effervescence et l'extrême chaleur du souk j'ai préféré le calme et la fraîcheur des grands bâtiments abritant des ryads ou résidences. Ces résidences, magnifiques, ne laissent rien paraître de l'extérieur. Mais en jetant un oeil on peut voir de magnifiques fontaines, des mosaïques.... Il y a aussi des quartiers plus pauvres. Les mères envoient leurs enfants faire cuire le pain chez le boulanger-pâtissier étant le seul à disposer d'un grand four. Nous visitons aussi le centre-ville, les routes animées par quelques ânes transportant des marchandises, seuls à pouvoir vraiment pénétrer la Médina. Le guide nous explique que traditionnellement les personnes hurlaient 'Belek Belek' signifiant 'attention!' à chacun de leur passage. Là j'ai eu un peu de peine de voir ces ânes attachés sous le soleil brûlant, sans eau avec leurs marchandises.


Azziz nous a aussi mené à la tannerie où le cuir, matière-phare au Maroc, voit le jour. L'odeur vous met dans l'ambiance: pour avoir votre belle veste en cuir vous devez commencer par le début! Les hôtes nous donnent donc des feuilles de menthe pour l'odeur: un mélange de cabri et de fientes de pigeons. On nous explique d'ailleurs que les fientes de pigeons, possédant un composant chimique proche de l'ammoniaque, ont été utilisées depuis des siècles pour faciliter le retrait des poils sur la peau des bêtes. Les peaux sont donc lavées avec ce mélange de fientes de pigeons et de citron puis colorées dans d'autres crevasses. Indigo, noir, marron et même jaune sont des couleurs utilisées. La dernière est d'ailleurs produite à partir du safran. Abasourdies par le soleil et exténuées, nous demandons à Azziz de nous diriger vers un restau, de préférence un ne nous donnant pas une indigestion -des étudiants en ayant déjà fait l'expérience!-. Là encore, Azziz se surpasse, il nous emmène dans un somptueux restaurant, une ancienne maison apparemment. Le repas, l'un des meilleurs repas marocain que j'ai eus depuis que je suis ici! Déjà l'entrée (voir photo) puis le poulet aux amandes et pour finir des fruits de saison. Ah oui que serait-ce un repas marocain sans le traditionnel thé à la menthe à la fin? Magnifique! Remplies comme des oies (plus trop sûre de mes expressions françaises! haha) nous
La tannerie

décidons qu'il est temps de revenir sur nos pas. Allez on appelle Ahmed et on retourne au souk. Toutes seules, l'ambiance est différente les marchands commencent déjà à être beaucoup plus pressants. Au final je n'ai acheté qu'un petit guide sur le dialecte marocain et de l'huile d'Argan avec du jasmin. Sage Ingrid, hein?

Dans le restaurant...


Ma petite semaine à Ifrane se résume peut-être en un mot: dépaysement. Non pas que cela soit négatif ou autre. Je suis juste dépaysée et pour le moment ça me plait relativement bien :)

Ingrid

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