mardi 11 décembre 2012

Derniers jours à Al Akhawayn.....


Wouaw, déjà 3 mois depuis mon dernier post! Je n'arrive pas à croire que le temps soit passé si vite... J'ai beaucoup à vous raconter. J'essaierai de poster tous mes articles manquants au fil du mois. Je m'en excuse.
Mes dernier jours à Al Akhawayn se passent plutôt bien, entre nostalgie et grande hâte. Ce fut un semestre inoubliable et vous verrez bientôt pourquoi.

A très bientôt (pas 3 mois cette fois-ci)

-Ingrid

jeudi 13 septembre 2012

Voyage à Rabat et ballade à cheval: Life can be so good in Morocco! :)

Bonjour, bonjour,

Il est grand temps de vous donner des nouvelles de mon séjour au Maroc. Tout d'abord, tout va très bien même si, étant dans un pays arabe qui bien sûr a été outré par le film à l'encontre du Prophète, les manifestations touchent Casablanca. Ici à Ifrane, tout est calme et je ne regrette absolument pas d'avoir choisi cette ville aussi calme au milieu de la forêt.

Voilà pourquoi!

Une promenade à cheval impromptue dans les abords d'Ifrane...

Je commence par cette promenade même si elle est plus récente que mon weekend à Rabat car je n'en reviens toujours pas. Je tiens à préciser qu'elle n'était absolument pas prévue, qu'elle s'est faite entre deux cours et que notre ami Amed qui nous a emmenées l'a décrite auparavant comme un 'arbre avec des singes'... ???? Pas vraiment sûre de vouloir y aller. Ce qui m'intéressait plus à cette heure-ci était mon estomac (15h de l'aprèm et je n'ai toujours pas mangé). Après avoir mangé un énorme sandwich à la marocaine (le pain bien trop petit pour la garniture et de bons morceaux de dinde) nous -Amed le marocain, Soleine la française, Kadir le turc et moi- voici en route pour voir l'arbre à singes. A peine avons-nous garé la voiture que des hommes nous font monter à cheval. Alors juste pour que vous le sachiez, je ne suis jamais monté à cheval (juste un poney quand j'étais très petite) et je ne suis pas un modèle de bravoure non plus. C'est à ne plus rien comprendre surtout que l'équipement du cheval est très précaire et que je suis en ballerines ne m'imaginant absolument pas faire du cheval! Azziz, mon accompagnateur a été très gentil, il a bien sûr guidé le cheval, ponctuant la ballade par des 'Ziit' qui veut dire 'plus vite' en marocain, un synonyme de 'yalla'. J'ai bien sûr protesté autant que je pouvais mais finalement la magie de la ballade à cheval s'est opérée et je ne voulais plus descendre de mon cheval 'moujahiddin' (que j'ai baptisé 'coco' parce que c'était plus facile). Etre à cheval est une sensation magnifique qui vaut la peine d'être vécue. On se sent au plus près des autres animaux, en communion avec la nature. Bon il est vrai que c'est très impressionnant mais il y a un sentiment de liberté qui se dégage lorsque l'on monte à cheval c'est incroyable! Les paysages étaient, quant à eux, sublimes! Je me suis sentie toute petite face à l'immensité du paysage. Un vrai moment de bonheur. Ahh oui j'oubliais les singes! Le plus important! Du coup vu que je ne voulais pas descendre du cheval je n'ai pas pu leur donner des cacahuètes. Ils étaient si mignons pourtant. Après vérification, ce sont des macaques berbères que nous avons vus. Le seul macaque sauvage en Afrique. On le trouve au Maroc et en Algérie (http://fr.wikipedia.org/wiki/Macaque_berb%C3%A8re). Cette espèce est malheureusement en danger...


Un weekend dans la capitale marocaine...

Oui je parle bien de 'capitale marocaine' car l'inculte que je suis ne savait pas que Rabat était la capitale du Maroc!! Après notre petite escapade d'une journée à Fès j'avais hâte de partir pendant le weekend dans une autre ville. Au début nous pensions aller à Marrakech mais la distance (7 heures de route) nous (enfin surtout moi!) en a très vite dissuadée. Rabat (الرباط) est donc la capitale du Maroc. Sur notre chemin nous avons pu apercevoir le palais bien gardé du roi Mohammed VI. Amed nous a fait d'ailleurs remarqué que les gardes sont postés à deux, l'un portant une tenue noire, l'autre blanche. Apparemment les deux sont censés parler une langue différente et ne pas se comprendre pour éviter tout complot. Les deux langues différentes sont vraisemblablement berbère et arabe.  C'est une ville donc, ce qui n'a rien avoir avec ce que j'ai été habituée à Ifrane, vibrante avec des lumières partout ce qui nous a fait pensé à celles que l'on retrouve dans les villes pendant la période de Noël. D'ailleurs, nous avons eu la chance de séjourner au coeur de la ville, à Agdal, dans un appartement particulier loué pour l'occasion, l'équivalent d'une chambre d'hôte en France. Grande ville oblige, la pollution et la saleté dans certains endroits sont de mise... La différence a été totale avec Ifrane où on se sent pratiquement pas de pollution et absolument pas sur le campus.


Coucher de soleil sur la route de Rabat




Le cercueil de sa Majesté Mohammed V, père de Hassan II



Dream Team


La première nuit a constitué à débattre sur le partage des lits (2 lits pour 5 personnes, pas pratique du tout haha!), s'alimenter (Taylor, un américain d'origine japonaise nous accompagnant, nous avons opté pour un succulent restau asiatique), rencontrer d'autres élèves de l'université et DORMIR! Enfin je dis dormir mais bon toujours pas facile avec autant de personnes pour si peu de lits. Les autres élèves, eux, étaient dans un hôtel que je considère comme un 3 ou 4 étoiles voire plus pour seulement 200 dirhams la nuit (environ 20-21€ la nuit!). On réfléchira à deux fois la prochaine fois avant de prendre un appart. Ceci-dit ce dernier était très spacieux, bien décoré et bien arrangé. Ca sert d'avoir un ami marocain pour vous aider!

Le lendemain nous sommes allés en ville petit-déjeuner au bord de la rivière Bouregreg. Un vrai petit-déjeuner (Ftor ou فتور ) marocain pour moi: hercha (sorte de galette de maïs), méloui (l'équivalent marocain du crêpe mais à plusieurs couches), thé à la menthe et jus d'orange pressé. Une petite ballade en bateau est venue ponctuée cette belle matinée. Nous avons ensuite visité les 'oudayas' un petit quartier fortifié dans la vielle ville de Rabat. Là nous avons découvert une petite ruelle avec une multitude de  petits commerçants vendant des tableaux, des huiles essentielles, des cartes postales, des souvenirs.. A la fin nous avons pu admiré une magnifique vue sur la plage de Rabat. Elle aurait été d'autant plus belle si elle n'était pas aussi polluée par les déchets que les gens laissent. On a l'impression que c'est un élément récurrent au Maroc. Les gens jettent comme ça dans les rues sans vraiment se soucier. Peut-être y a-t-il un travail sur la mentalité des gens à faire? Les consommateurs que nous sommes avaient hâte de pouvoir acheter des produits de
Photo avec un garde du tombeau 

'première nécessité', c'est-à-dire tout ce que vous pouvez trouver dans un centre commercial et que vous ne pouvez trouver à Ifrane car les seuls commerces qu'il y a sont les restaus et le marché! Nous avons pu nous ravitailler en matériel scolaire, vêtements de sports, maillot de bain (je n'en ai pas ramené) et autres au centre commercial Marjane, l'équivalent de Carrefour en France. Ensuite, direction la playa! Outre le fait que la plage n'était pas aussi belle et aussi propre que les magnifiques plages de Guadeloupe (bah oui!) se baigner à la plage au mois de septembre c'est vraiment super. Bon il a fallu passer outre les regards des gens car non seulement nous avons dû nous changer sur la plage (chose que je ne fais jamais habituellement) mais mes copines portaient des maillots de bain 2 pièces, chose qui est décidément très rare ici. On pouvait d'ailleurs compter sur les doigts de la main les femmes se baignant. Peu importe, nous nous sommes bien amusés et cela reste un souvenir très mémorable!

'Dieu, la patrie, le roi', la devise du Maroc (ou le panneau hollywoodien à la marocaine :) )
Le soir nous avons eu l'occasion de goûter un peu à la vie de nuit trépidante de Rabat dans un bar très européen-américain. Nous nous sommes faits interpellés par un groupe d'américains pensions que nous l'étions. Retour à l'appart pour un film (l'Effet Papillon que je conseille aux amoureux de la science-fiction, existentialistes et autres mais que je n'ai pas aimé perso) et dodo. C'est donc dimanche en début d'aprèm que nous sommes partis après un petit arrêt devant une chellah (un magnifique jardin dont nous avons pu voir que la muraille le protégeant). Un weekend tout à fait réussi! Prochain départ Chefchaouen ou Tanger, c'est à voir. Car voyager, même au Maroc, nécessite quand même un budget, ce qui est difficile pour un étudiant. Il est sûr que rester à Al Akhawayn pendant 4 mois sans voyager serait vraiment difficile. Mais je ne m'en plains pas, la vie est décidément belle au Maroc. :) 
Al-Souq (le marché)


dimanche 2 septembre 2012

Déjà une semaine à Ifrane...

Voilà déjà une semaine que je suis à Ifrane (l'idée n'est pas bien sûre de faire un décompte, hein!)!
Cette semaine s'est écoulée relativement vite et en même temps tant de choses se sont déjà passées. Je me sens de plus en plus à l'aise sur le campus même si en dehors ce n'est pas trop ça (surtout pour une fille) mais je vous expliquerai ça plus tard. Il y a quelques têtes qui me semblent déjà familières... Mais j'espère avoir encore plus de contact avec les étudiants marocains ici.
Mon weekend s'est bien passé. Hier, samedi, nous, étudiants étrangers, et quelques marocains avons décidé d'aller à Fès. C'était l'occasion de découvrir une ville dont je n'avais vue que l'aéroport et la gare. Aller à Fès demande de la préparation même en n'étant qu'à une heure d'Ifrane. Il faut déjà prendre un petit taxi pour aller à la gare de grands taxis d'Ifrane. Certains souriront peut-être au nom des taxis mais en fait ces noms montrent une certaine simplicité et pourtant le bon fonctionnement des taxis marocains. Les petits taxis pour les trajets à l'intérieur d'une ville, les grands taxis pour les trajets extra-urbains. Et chaque ville a des couleurs différentes pour les taxis. Ceux à Ifrane sont rouges par exemple, verts pour Fès. Bon en réalité les grands taxis sont des voitures un peu plus grandes pouvant quand même accueillir 6 passagers (2 à l'avant). Ah oui n'essayez pas d'attacher vos ceintures, elles sont carrément inexistantes! Une de mes copines m'a raconté qu'un chauffeur de taxi s'est carrément moqué d'elle quand elle a voulu attacher sa ceinture -qui pourtant existait dans ce cas-là-! Alors vous pouvez imaginer ma tête, moi ayant assez peur sur la route, quand nous roulions sur les routes étroites en dépassant les voitures sans clignotant et sans ceinture! haha Et puis les gens traversent un peu comme ils veulent -moi incluse, faut bien s'adapter non?-. Pourtant tout se passe bien. Le système se régule de lui-même.
La bibli d'Ifrane.
Marouane, en mode "le Marocain normal" lol
Sur la route de Fès
Arrivées à Fès, nous, 8 filles venant des Etats-Unis et de la France à la tête et au style vestimentaire pas franchement marocain, nous nous engageons dans la ville ou Medina (مدينة) dans l'une des portes de la ville, Bab Boulejad. Déjà des guides nous montrant leurs badges nous proposent des tours de la ville. Après mûres réflexions et voyant que nous étions des filles, et pour le coup pas du tout passe-partout, nous acceptons la visite bilingue d'Azziz. Ah oui parce que je dois souligner qu'être une fille étrangère et encore plus dite de l'Ouest, touriste ce n'est souvent super! Entre les sifflements, les 't'es belle' ou 'ça va les gazelles' vous vous en sortez pas. Pour le moment ça reste bon enfant mais je suppose que dans une grande ville comme Marrakech tout doit être différent! Je suis quand même relativement contente de me retrouver dans une petite ville comme Ifrane, en plus au coeur des Montagnes Atlas où la culture berbère est si présente. D'ailleurs, notre chauffeur de taxi, Ahmed, est berbère et nous explique que 70% de la population dans cette région l'est aussi. Je m'empresse de lui poser des questions et il m'explique que ce peuple était présent au Maroc avant même l'arrivée des arabes, que les traditions, notamment lors du mariage, sont primordiales.



Ecole coranique servant aussi  de mosquée



Les 8 filles de choc! (+2 allemandes rencontrées sur le chemin)


Le tour de la ville de Fès était vraiment super! Azziz ne s'est pas privé pour nous donner un tour très complet avec une école coranique, le souk où on trouve de tout: des poulets encore vivants, aux pâtisseries, viande découpée en morceau qui d'ailleurs me fait douter des conditions d'hygiène de la nourriture vendue là-bas, des chaussures, des produits alimentaires, des "bwanbwann" (trucs en tout genre) comme on dit en Guadeloupe lol A l'effervescence et l'extrême chaleur du souk j'ai préféré le calme et la fraîcheur des grands bâtiments abritant des ryads ou résidences. Ces résidences, magnifiques, ne laissent rien paraître de l'extérieur. Mais en jetant un oeil on peut voir de magnifiques fontaines, des mosaïques.... Il y a aussi des quartiers plus pauvres. Les mères envoient leurs enfants faire cuire le pain chez le boulanger-pâtissier étant le seul à disposer d'un grand four. Nous visitons aussi le centre-ville, les routes animées par quelques ânes transportant des marchandises, seuls à pouvoir vraiment pénétrer la Médina. Le guide nous explique que traditionnellement les personnes hurlaient 'Belek Belek' signifiant 'attention!' à chacun de leur passage. Là j'ai eu un peu de peine de voir ces ânes attachés sous le soleil brûlant, sans eau avec leurs marchandises.


Azziz nous a aussi mené à la tannerie où le cuir, matière-phare au Maroc, voit le jour. L'odeur vous met dans l'ambiance: pour avoir votre belle veste en cuir vous devez commencer par le début! Les hôtes nous donnent donc des feuilles de menthe pour l'odeur: un mélange de cabri et de fientes de pigeons. On nous explique d'ailleurs que les fientes de pigeons, possédant un composant chimique proche de l'ammoniaque, ont été utilisées depuis des siècles pour faciliter le retrait des poils sur la peau des bêtes. Les peaux sont donc lavées avec ce mélange de fientes de pigeons et de citron puis colorées dans d'autres crevasses. Indigo, noir, marron et même jaune sont des couleurs utilisées. La dernière est d'ailleurs produite à partir du safran. Abasourdies par le soleil et exténuées, nous demandons à Azziz de nous diriger vers un restau, de préférence un ne nous donnant pas une indigestion -des étudiants en ayant déjà fait l'expérience!-. Là encore, Azziz se surpasse, il nous emmène dans un somptueux restaurant, une ancienne maison apparemment. Le repas, l'un des meilleurs repas marocain que j'ai eus depuis que je suis ici! Déjà l'entrée (voir photo) puis le poulet aux amandes et pour finir des fruits de saison. Ah oui que serait-ce un repas marocain sans le traditionnel thé à la menthe à la fin? Magnifique! Remplies comme des oies (plus trop sûre de mes expressions françaises! haha) nous
La tannerie

décidons qu'il est temps de revenir sur nos pas. Allez on appelle Ahmed et on retourne au souk. Toutes seules, l'ambiance est différente les marchands commencent déjà à être beaucoup plus pressants. Au final je n'ai acheté qu'un petit guide sur le dialecte marocain et de l'huile d'Argan avec du jasmin. Sage Ingrid, hein?

Dans le restaurant...


Ma petite semaine à Ifrane se résume peut-être en un mot: dépaysement. Non pas que cela soit négatif ou autre. Je suis juste dépaysée et pour le moment ça me plait relativement bien :)

Ingrid

jeudi 30 août 2012

Se méfier des apparences...

Salaam!

Je dois commencer par vous remercier pour les retours très positifs que j'ai eus de ma famille et de mes amis. Partager ce blog avec vous est vraiment bénéfique pour moi.

En effet, vivre dans un pays étranger veut forcément dire que l'on part avec un tas d'idées préconçues plus ou moins vraies, qui soit se désintègrent au fur et à mesure soit se confirment. Je ne suis ici depuis assez longtemps pour vous en parler mais je peux déjà vous donner un petit échantillon de ce que je vis. Là encore, il est très important de comprendre que ce que je vis en allant à l'université d'Al Akhawayn à Ifrane, aux bords des montagnes de l'Atlas; n'est qu'un petit bout d'un pays riche et plein développement.

La ville d'Ifrane
Des fruits (je ne sais pas leur nom!) sur le marché d'Ifrane.
Je n'ai eu l'occasion que d'aller en ville deux fois depuis que je suis là. Ifrane est une toute petite ville à 20 minutes à pied de l'université. Il y a beaucoup de verdures et les maisons sont vraiment très jolies. En fait, comme dans mon université, l'architecture des maisons est très proche de celle européenne. Les maisons ressemblent surtout à des petits chalets de montagne. Passant la fontaine du Lion (que je ne manquerai pas de prendre en photo très prochainement) on arrive donc vers le centre-ville puis le marché. Le marché est une vraie mine à or: il y a des fruits et légumes, des produits alimentaires et de beauté pas chers, un restaurant dont la fumée provenant de la cuisine embaume tout le monde (je me demande si mes habits sont concernés...), des magasins électroniques, de  linge de maison etc... Tout ça pour pas cher! Bon question hygiène faut pas trop demander mais c'est assez sympa. Il va par contre me falloir quelque chose de plus gros quand les mauvais jours vont arriver et que je devrais acheter des bottes et autres... Et puis les petites villes ça va un moment mais après ça gave! haha Je ne suis pas encore arrivée à cette étape. Je ne manquerai pas de vous en faire part dès que j'y serai. :)

L'université Al Akhawayn et ses étudiants
L'université Al Akhawayn (qui signifie 'les 2 frères') a été créée en 1995 par décret du roi Mohammed VI. Si vous voulez de plus amples informations vous pouvez visiter le tout nouveau site web http://www.aui.ma/en/ (je crois qu'il y a une page en français).
J'en suis à ma deuxième journée de cours et pour le moment tout va bien. Ce matin j'ai eu mon premier cours d'arabe (j'ai pris deux cours d'arabe, un pour l'arabe classique et un autre pour le dialecte marocain) et ça s'est relativement bien passé. J'espère vraiment que mon niveau va s'améliorer. Qui sait? Je saurais peut-être tenir une conversation de quelques minutes en dialecte à la fin du semestre... Ca pourra me servir lorsque je serai à Paris... Je ne prends que 4 cours ce semestre (bon on vient étudier mais pas trop quand même hein! :) ) dont deux cours d'arabe, un cours sur la société arabe et un autre sur le développement économique du Moyen-Orient. Un programme très oriental en perspective. En même temps c'est le but! J'aurais même préféré un programme intensif de langue arabe mais ils ne l'offrent que pendant l'été.
Panneau publicitaire avec le roi Mohammed VI, normal!
Quant aux étudiants et les marocains en particulier, ils sont généralement très sympas! Tous les cours que j'ai sont malheureusement composés en grande partie d'étudiants internationaux et surtout américains. Ca fait plaisir d'avoir cette expérience américaine et marocaine en même temps. Le seul bémol est qu'il est difficile de se mélanger avec les marocains parfois. La semaine prochaine toutes les associations de l'uni vont organiser une grande journée pour se présenter. J'espère intégrer au moins deux assoces. Ca serait un bon moyen de rencontrer plus de marocains. Pour l'instant les seuls marocains que je connais sont des étudiants de 1e année (Freshmen) ayant fait la semaine d'intégration avec nous. Il y a aussi ma coloc', Fattouma, une marocaine très gentille venant de Casablanca. Il me tarde de lui poser tout plein de questions sur sa culture, son pays et autres.

Une étrangère au Maroc
Quand je parle de se "méfier des apparences", je veux parler du rapport qu'un étranger, une personne venant d'un autre milieu a avec un local. J'ai encore plein d'idées préconçues sur cette société.Voir des femmes avec le voile est encore très peu naturel. Je comprends aussi que l'on ne peut pas généraliser un trait d'une culture ou une pratique religieuse tant il y a d'interprétations différentes de l'Islam. Et ça se voit d'ailleurs sur les gens ici. Il y a des femmes qui s'habillent très à l'européenne, fumant et portant des tenues provocantes, d'autres beaucoup plus traditionnelles avec des habits très amples. Ma coloc' par exemple, est très fashion, s'habille bien mais simplement et son voile laisse paraître un peu de ses cheveux. J'ai vu des femmes carrément porter leurs voiles avec des talons aiguilles et des jeans moulants! Tout y est. Les personnes dans mon université font généralement partie de la haute société, classe moyenne marocaine. En général, ils sont vraiment libéraux. Donc pas de burqa pour le moment. Donc quand je dis "se méfier des apparences" j'essaie de dire que même si les préjugés existent pour quelque chose et qu'il est bien de les avoir, il faut des fois se préparer à  être déconcerté. Parfois, préjugés et réalité sont mêlés. Lundi dernier, nous, étudiants en échange et les Freshmen sommes allés dans la ville pour un grand couscous. Il nous a fallu payer environ 5€. Je peux vous dire que j'en ai eu pour mon argent et bien plus encore! Non seulement la salle était magnifique mais nous avons eu la chance d'avoir un groupe de musiciens qui nous a fait dansé avant et après le repas. Le couscous, quant à lui, était délicieux! Des raisins, des oignons et un poulet entier! La seule chose que je n'ai pas aimée était le L'ben, sorte de lait super riche et gras avec beaucoup de crème. Le goût est proche du fromage blanc...


Pauline (une étudiante française en école de commerce) et moi




Enfin, je vous laisse avec cette vidéo prise par un des étudiants en échange lorsque nous dansions tous autour des musiciens. Je crois qu'on m'entend bien parler vers la fin! Ingrid toujours aussi pipelette :)



Masalaama!


-Ingrid



lundi 27 août 2012

L'arrivée ou Joyeux anniversaire Ingrid!




Mon arrivée au Maroc s'est faite le 24 août dernier, jour de mon anniversaire. Il est clair que fêter son anniversaire avec la famille et les amis au lieu de personnes que l'on vient de rencontrer peut paraître mieux. Pourtant, mon arrivée au Maroc restera un souvenir mémorable tant elle a été voulue (je vous expliquerai dans quelques instants le petit périple que cela a été) et crainte en même temps.

Venir au Maroc était pour moi une meilleure manière de découvrir un pays culturellement et historiquement différent du mien. C'est l'occasion de s'immerger dans un pays très ancien, fait de complexités et pourtant fascinant, un pays totalement différent de ce que j'ai pu connaître jusqu'à présent. Ayant vécu dans un petit village français et sur ma petite île guadeloupéenne, le rapport avec le Maroc et même les maghrébins a été très minime. Quand j'ai commencé à apprendre l'arabe il y a bientôt deux ans, je me suis tout de suite rendu compte que l'apprentissage de la langue devrait se faire par la découverte d'un pays arabophone. Seulement aller aux Etats-Unis parce que l'on veut perfectionner son anglais et partir au Maroc, même pour un seul semestre d'échange sont deux choses totalement différentes! J'ai d'abord voulu aller au Liban (et le veux toujours d'ailleurs!) puis me suis dit que partir dans un pays arabophone-anglophone pourrait être sympa. C'est finalement le Maroc -et pratiquement à la dernière minute- que j'ai choisi, non seulement parce que ce pays me fascine mais aussi car l'université Al Akhwayan (seule université partenaire de Sciences Po au Maroc) est basée sur le modèle d'éducation américain et que bah au Maroc on parle quand même majoritairement français! :-)


Me voici donc dans l'avion après avoir très peu dormi (3-4 heures pas plus), pris un bus à 7h du matin pendant une heure, pris un avion d'une heure également et m'être trompée de direction à l'Orly Val entre Orly Ouest et Orly Sud. Ca m'a fait tout bizarre de ne pas aller au comptoir 'Air Caraïbes' mais à celui de 'Royal Air Maroc'. Déjà j'ai commencé à sentir des regards, peut-être était-ce la fatigue? Et puis la porte d'embarquement pour l'avion était inexistante. Il a fallu aller dehors et marcher assez longtemps pour trouver l'avion. Les marocains seraient-ils des personnes de seconde classe? Là, dans l'avion (un Boeing 737 et non pas un Airbus comme j'ai l'habitude de le voir), je commence à inspecter tout autour de moi. Oui oui je suis bien au bon endroit, la musique marocaine à fond est là pour me le rappeler. L'avion a l'air pas mal vu de l'extérieur, de l'intérieur j'ai un peu peur. D'ailleurs c'est à ce moment-là que mon premier réflexe arrive:


L'avion un peu pourri...

appeler ma mère en Guadeloupe. Parce que oui une maman même à 8 000 km de vous reste toujours une maman! :)
Le voyage s'est finalement très bien passé et surtout grâce à mon compagnon de vol, Hamza, un marocain qui rentrait au Bled. On a d'ailleurs beaucoup parlé du Maroc, de l'arabe (il enseigne l'arabe littéraire d'après ce que j'ai compris) et de la magie du pays. Même si ma seule envie était de m'endormir, j'apprécie vraiment la conversation que j'ai eue avec mon compagnon de route. J'étais d'ailleurs bien contente de l'entendre parler en arabe au 'porteur' de bagage à l'aéroport ne parlant pas un mot de français sauf peut-être "2 euros!". Après avoir retrouvé des filles américaines venant à Ifrane étant sur le même vol que moi et après avoir bien attendu à l'aéroport qu'une des étudiantes retrouvent ses bagages, en route pour Ifrane!
Vue d'en haut...

Premier arrêt à la gare de Fès-Saiss. Premier contact avec la population: des petits taxis rouges qui vont amènent partout dans les limites de la ville (à l'opposé des grands taxis voyant entre les villes), des gens de partout et  un jeune voulant nous vendre à tout prix des cigarettes. J'ai très chaud et ai très hâte d'arriver. Manque de pot il faudra attendre plus de 4 heures! Entre les arrêts fréquents de nos accompagnateurs, les voitures, la chaleur ce n'est qu'en début de soirée que nous arrivons à Ifrane. Là chacun va dans sa chambre universitaire dans des 'dorms' (résidences) censées être strictement ségrégées entre sexe. Manque de pot encore pour moi! Mon bâtiment est non seulement en pleine construction avec des ouvriers pour m'accueillir mais en plus messieurs ont pris leurs quartiers dans ma chambre, laissant au passage une tonne de poussière! Pas super sympa l'accueil, surtout lorsque vous habitez au rez-de-chaussée, lorsque vous êtes une pauvre petite française pommée qui ne parle pas l'arabe et encore moins le Darija (dialecte marocain) et qu'il n'y a pratiquement personne à part vous (et les ouvriers!) dans l'immeuble. J'peux vous dire avec quelle bravoure j'ai passé ma première nuit dans ma grande chambre sans coloc' où l'une des portes principales ne se fermait pas à clé! Une des étudiantes m'a d'ailleurs réveillé en pleine nuit (4 hrs du matin pour être plus précise) en collant une feuille à mon mur. Vous imaginez bien ma tête en pensant que quelqu'un voulait entrer dans la chambre!
Gare de Fès

Sur la route...
Enfin bref, les jours suivants ont été plus sympas. Al Akhawayn est une très belle université. Nous sommes très bien encadrés par l'équipe pédagogique du bureau des affaires internationales. On a eu le droit à beaucoup de sessions sur la culture marocaine, les consignes de sécurité, des infos sur les voyages, la nourriture etc... D'ailleurs, je mange trois fois par jour à la cafèt et pour le moment je dois avouer que c'est plutôt bon. Pas sûre de l'état dans lequel je vais rentrer après tous ces thés à la menthe hyper sucrés, la même chose pour les biscuits mais pour le moment ça va. Et puis, comme à l'américaine, nous avons un grande stade de foot, un terrain de tennis, une piscine et un somptueux gymnase. Je n'ai aucune excuse!
Bon je vais m'arrêter là pour le moment. En espérant que la lecture à été bonne. There's more to come!!
Mosquée sur le campus
   


-Ingrid

dimanche 26 août 2012

Marhaba! Welcome! Bienvenue!

Bienvenue sur mon blog!
Je n'ai pas pu résister à la tentation de vous faire partager mon expérience à travers ce blog. Mon semestre d'échange à l'université Al Akhawayn s'annonce déjà très chargé donc je ferai de mon mieux pour mettre à jour ce blog autant que possible.
Voyageant pour la première fois sur le continent africain, j'espère pouvoir restituer au mieux l'incroyable expérience que je vais vivre. Le premier post sera pour bientôt ;)

-Ingrid